Sous le pontificat de Jean-Paul II et de Benoît XVI, la discussion sur les prêtres mariés était strictement interdite. Un tabou absolu. De temps en temps, un cardinal osait soulever discrètement la question en présentant les pour et les contre, mais il était toujours réduit au silence (et réprimandé). Benoît XVI, même en tant qu'émérite, en coïncidence avec le Synode sur l'Amazonie où le sujet (des viri probati) avait été abordé indirectement, avait ressenti l'obligation d'intervenir avec tout son poids intellectuel et moral pour mettre fin à la discussion par un écrit. C'était le énième obstacle. Cependant, après la mort du grand théologien bavarois Pape François s'est senti beaucoup plus libre et moins contraint. De même, toute la partie de la hiérarchie qui partage la même vision libérale et progressiste, en vue de la deuxième et définitive session du Synode sur la Synodalité qui aura lieu à l'automne, a intensifié ses efforts. « Permettre aux prêtres de se marier pour l'Église catholique est désormais une question de savoir si nous aurons ou non l'eucharistie à l'avenir. Lors de la dernière Cène, Jésus a dit : « Fais ceci en mémoire de moi ». Il n'a pas dit : « Sois célibataire ». Dans diverses parties du monde, le débat a ainsi pris de l'ampleur.
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CELIBAT
Aux États-Unis, l'un des jésuites les plus respectés, le père Thomas Reese, a officiellement ouvert le débat en confiant au portail Religion News Service une longue analyse pour en souligner l'urgence. Son raisonnement peut se résumer ainsi : puisque les vocations sont en baisse et que le clergé est de plus en plus âgé, il est nécessaire de faire autrement.
« Sans l'eucharistie, il semble évident : il n'y a pas d'Église catholique (...) Malheureusement, dans de nombreuses parties du monde, il y a une famine eucharistique, simplement parce qu'il n'y a pas de prêtres pour célébrer l'eucharistie. Ce problème persiste depuis des décennies et ne fait qu'empirer » a-t-il écrit.
L'année dernière, le Vatican a rapporté qu'alors que le nombre de catholiques dans le monde a augmenté de 16,2 millions en 2021, le nombre de prêtres a diminué de 2.347. En conséquence, en moyenne, il y avait 3.373 catholiques pour chaque prêtre dans le monde (y compris les prêtres à la retraite), une augmentation de 59 personnes par prêtre. Le Center for Applied Research in the Apostolate rapporte qu'aux États-Unis en 1965, il y avait 59.426 prêtres alors qu'en 2022, il n'y en avait que 34.344. À cela s'ajoute une augmentation du nombre de catholiques : 72,5 millions en 2022, contre 54 millions en 1970.
Le père Reese souligne que le fait d'avoir un clergé marié ne résoudra pas tous les problèmes de l'église, comme on peut le voir dans les églises protestantes. Même les prêtres mariés « sont impliqués dans des abus sexuels, ont des dépendances et peuvent avoir les mêmes affectations cléricales que n'importe quel prêtre célibataire. Mais tout employeur vous dira que si vous augmentez le nombre de candidats pour un emploi, la qualité de l'embauche augmente »
Demain le texte sur l'Amazonie, aucune mention des prêtres mariés
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