Une santé fragile comme le fer. Les conditions du Pape François commencent à susciter des inquiétudes, surtout en raison de son âge et des maux qui l'accompagnent désormais régulièrement. Samedi matin, le Vatican a annulé tous les rendez-vous de la journée (il devait rencontrer les diacres de son diocèse) à cause de la fièvre. Hier, à l'Angelus, bien que pâle, il s'est présenté aux fidèles, apparaissant à la fenêtre du Palais Apostolique, et ce matin, une autre note annonçait que tous les rendez-vous prévus pour la journée avaient été reportés à une autre date. Il semble que le malaise lié aux séquelles de l'infection pulmonaire persiste. Il n'est même pas confirmé que la rencontre prévue demain après-midi dans une paroisse du nord de Rome avec les curés de la région, l'un des rendez-vous pastoraux lancés l'année dernière et qu'il tient à cœur pour mieux connaître les problèmes de la ville, aura lieu.
Tout reste en suspens pour le moment, en attendant de voir comment Bergoglio se sent demain matin et s'il peut tenir le rendez-vous avec les curés sans avoir d'autres rechutes. Malgré l'absence de fièvre, les médecins qui le soignent lui ont suggéré (et presque imposé) un repos forcé ce matin. Probablement pour poursuivre le traitement par aérosol et peut-être aussi une nouvelle thérapie d'antibiotiques. En décembre, François a été frappé par une grave infection des voies respiratoires. Les séquelles de cette maladie continuent à le déranger, au point que lorsqu'il parle au microphone, on entend clairement en arrière-plan ce sifflement typique, symptôme de problèmes respiratoires.
Les problèmes de santé ont déjà empêché le Pape d'intervenir publiquement lors de plusieurs audiences, entre novembre et janvier, et l'ont également empêché de se rendre à la Cop28 de Dubaï, où il était attendu. Plus d'une fois, il a été contraint de dire à ses invités : « J'aurais un long discours à lire, mais je suis un peu essoufflé ; ce rhume ne part pas ! ».
En décembre, François a fêté ses 87 ans, et bientôt (le 13 mars), il entamera sa onzième année de règne. Entre-temps, il a subi deux interventions, l'une au côlon, avec l'ablation de 30 centimètres de tissu, et l'année dernière, il a dû être opéré d'un « laparocele incarcéré », résolvant les adhérences qui lui causaient de plus en plus de douleurs et de gênes. Le chirurgien avait expliqué que les adhérences s'étaient formées « au niveau des cicatrices des précédentes interventions chirurgicales des années passées ». Il a ensuite mentionné une intervention encore plus ancienne, « un kyste d'échinocoque » au poumon, et une intervention encore plus ancienne, l'appendicite qu'il avait eue à l'âge de 14 ans.
Le Pape Bergoglio passe ses journées à Santa Marta et accepte de bon gré la fragilité de sa condition de vieillard. De temps en temps, il plaisante sur ce sujet avec ses invités. « La vieillesse n'arrive pas seule, elle ne se maquille pas, elle se présente telle qu'elle est ». Il ajoute souvent une autre phrase devenue un refrain : « On gouverne avec la tête et non avec les genoux », en référence aux rumeurs cycliques sur sa démission, qui sont systématiquement démenties par le Pape lui-même. Bergoglio continue à programmer des événements, des voyages, des rendez-vous, des rencontres sans se ménager. Souvent, les médecins lui conseillent de ralentir un peu le rythme, car chaque matin, il reçoit des ambassadeurs, des nonces, des groupes religieux, des évêques, des cardinaux de la curie pour un total de nombreux discours lus, préparés sur des dossiers qu'il doit étudier avant chaque rendez-vous. Sa journée commence généralement avant l'aube avec la prière, la messe, puis se poursuit à un rythme soutenu avec l'agenda préparé par ses deux secrétaires qui se relaient, l'un le matin et l'autre l'après-midi.
Les projets futurs comprennent quelques courts voyages en Italie comme Vérone, Venise, puis en Belgique, à Louvain et, enfin, il aimerait programmer une visite en Polynésie en août et en Argentine en septembre. Ces deux derniers voyages sont beaucoup plus compliqués en raison du décalage horaire, du nombre d'heures de vol (il faut compter 30 heures de vol pour arriver en Polynésie) et des déplacements internes. Peut-être un peu trop de stress pour un vieil homme à la « santé fragile comme le fer », comme on le dit en curie. Le seul précédent de ce genre concerne le Pape Jean-Paul II qui a réussi à effectuer plusieurs voyages jusqu'à la fin, même s'il s'agissait de courtes distances : Pologne, Lourdes, Croatie. Dans ces conditions, il n'était certainement pas en mesure de faire des voyages continentaux, comme le disait toujours à la presse son médecin personnel, Renato Buzzonetti, l'ancien médecin pontifical de légendaire compétence et humanité. L'ancien porte-parole du Vatican, Joaquin Navarro Valls, ironisait souvent sur la santé des papes, disant que tous les « papes sont gravement malades, mais seulement après leur mort ».
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