Lorsque le spectacle a fait ses débuts en 1921, au Théâtre Valle de Rome, le public a contesté la pièce aux cris de : « Asile ! Asile ! ». Le public s'est trouvé face à quelque chose de complètement inédit, une attaque contre la forme du théâtre bourgeois, une non-histoire où ce qui était mis sous enquête n'était pas seulement le mécanisme théâtral et la création artistique, mais aussi le rapport même entre réalité et fiction.
Avec le temps, cependant, les Six Personnages sont passés d'être un scandale à un texte « classique », de matinée pour les écoles, une pièce de musée de la littérature italienne.
Mettre en scène ce texte aujourd'hui signifie se déplacer dans une médiasphère où la frontière entre vie privée, storytelling, information et manipulation est de plus en plus floue. Sans compter que le concept même de « moi » a profondément changé, se multipliant et se diversifiant sur tous nos appareils et comptes sociaux, dans une oscillation continue entre réalité et représentation.
Presque cent ans plus tard, Six personnages en quête d'auteur est encore l'œuvre qui enquête le mieux sur notre rapport entre vie et art, réel et virtuel. Entre incursions méta-théâtrales, répétitions ouvertes et nouveaux invités chaque soir, l'œuvre de Pirandello est l'occasion de se confronter à la grande question : que reste-t-il de l'art à l'ère de sa reproductibilité numérique ?
Six personnages en quête d'auteur de Luigi Pirandello - le nom de l'auteur dans cette mise en scène est devenu partie du titre - est un spectacle matriochka, si l'on peut dire, où le plan méta-théâtral déjà présent dans le texte est poussé à l'extrême, générant un court-circuit où acteurs, personnages et public coexistent et se mélangent dans un happening unique et irrépétable chaque soir.
À chaque représentation, en effet, parmi les acteurs de la distribution, d'autres personnes/personnages surprises - protagonistes du panorama théâtral - feront irruption sur scène pour interpréter une scène du spectacle destinée ensuite à être reproduite comme dans un miroir reflété à l'infini. Dans un jeu de réfractions qui utilisera tous les moyens technologiques disponibles pour recréer le ici et maintenant du spectacle.
SALA UMBERTO
Via della Mercede, 50, 00187 Rome - prenotazioni@salaumberto.com
prix du billet de 26 € à 16€ disponibles sur www.salaumberto.com - www.ticketone.it
durée 90 minutes sans entracte
Jeudi 29/02/2024 à 20:30 Vendredi 01/03/2024 à 21:00 Samedi 02/03/2024 à 21:00 Dimanche 03/03/2024 à 17:00 Mardi 05/03/2024 à 20:30 Mercredi 06/03/2023 à 20:30 Jeudi 07/03/2024 à 20:30 Vendredi 08/03/2024 à 21:00 Samedi 09/03/2024 à 21:00 Dimanche 10/03/2024 à 17:00
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