Rencontre entre le Pape François et le président argentin Javier Milei : un dialogue crucial pour l'avenir de l'Argentine

Rencontre entre le Pape François et le président argentin Javier Milei : un dialogue crucial pour l'avenir de l'Argentine
by Franca Giansoldati
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lundi 29 janvier 2024, 16:50 - Dernière mise à jour: 9 février, 17:07

Le pape François et Javier Milei auront beaucoup à discuter ensemble le 11 février prochain au Vatican. Alors que ces derniers jours, les manifestants argentins ont mis en scène la plus grande opposition contre le projet du nouveau président libéral de remodeler le pays sud-américain avec une grève nationale où les écoles et les entreprises ont été fermées, la rencontre au-delà du Tibre est confirmée. L'occasion est la prochaine canonisation d'une figure argentine, décédée à la fin du XVIIIe siècle et particulièrement aimée des masses pauvres qui vivent dans les villas miserias, Mama Antulas, une sorte de Mère Teresa qui a œuvré pour les derniers, pour les Indiens, et pour tous ceux qui étaient asservis à l'époque par les colons espagnols. Pratiquement le symbole d'une Église proche de ceux qui n'ont rien et sont opprimés par le pouvoir despotique.

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François n'a pas caché son inquiétude face au tournant néolibéral argentin. Pendant la campagne électorale de Milei, un économiste assez excentrique pour certaines de ses sorties publiques et pour cette raison surnommé "El Loco" (le fou), il n'a pas hésité à qualifier Bergoglio de chef de l'ombre du péronisme de gauche, ajoutant une série d'épithètes offensants et jamais entendus auparavant d'un politicien à l'égard d'un pape. Le Pape n'a jamais répondu à ces attaques mais lorsque Milei a été régulièrement élu, il n'a pas hésité à le contacter pour un appel institutionnel. La conversation rapportée par certains journaux argentins résumait un échange cordial et stratégique : Milei a invité François à visiter l'Argentine en lui assurant un accueil triomphal et le Pape a fait savoir qu'il ne s'était jamais offusqué des insultes. Ce qu'il a répété hier dans le quotidien La Stampa, soulignant que ce qui se dit pendant la campagne électorale glisse toujours et est dit juste pour le dire.

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Au programme, Milei et le Pape ont fixé un rendez-vous important qui servira à tous les deux pour comprendre leurs marges de manœuvre respectives. François fera probablement une opération de persuasion morale pour ne pas effectuer des coupes économiques trop drastiques envers les plus pauvres, protégeant les couches fragiles de la population. Milei ramènera chez lui une photo opportunité qui vaut comme une sorte de viatique. Pour le reste, on verra.

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Entre-temps, le décret de Milei et le projet de loi pour sauver un pays de la faillite prévoient une vague de privatisations, des coupes féroces dans les dépenses, une expansion des pouvoirs présidentiels et une réduction des droits des travailleurs. Neuf des 18 ministères gouvernementaux ont déjà été fermés, y compris ceux responsables de l'éducation, de l'environnement et des femmes, du genre et de la diversité. La monnaie argentine, le peso, a été dévaluée de plus de 50% par rapport au dollar. Milei devra expliquer au pape François pourquoi ces mouvements sauveront l'Argentine de "l'enfer économique" des péronistes. L'inflation mensuelle a atteint 25,5% par rapport à 12,8% en novembre. L'inflation annuelle a atteint un sommet de trois décennies à 211,4%.

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