Pape François et les méditations de la Via Crucis : un message de prière et de réflexion

Le mauvais temps, la bronchite perpétuelle et l'alerte terroriste ne semblent pas effrayer le Pape François. Cette année, il a écrit de sa propre main les méditations qui seront lues vendredi soir au Colisée pour la Via Crucis. Elles sont intitulées « En prière avec Jésus sur le chemin de la Croix » et serviront de fil conducteur aux quatorze stations qui rappellent le parcours du Sauveur sur le chemin du Golgotha. Après les jeunes, les étudiants, les biblistes, les sœurs, les évêques, les réfugiés, les couples mariés et les missionnaires, cette fois les textes ont été composés par le pontife. Une nouveauté qui montre le caractère profondément « méditatif » de ces compositions spirituelles. « Tout est centré sur ce que Jésus vit à ce moment-là et il est clair que la réflexion s'étend au thème de la souffrance… » explique le portail Vatican News. Le choix de Bergoglio est lié à l'Année de la Prière (2024) comme préparation au Jubilé. Par conséquent, la référence à l'actualité est moins directe que les années précédentes lorsque le Vatican avait impliqué les protagonistes de véritables drames humains, les victimes de guerre, les migrants. Isis et l'attentat à Moscou, la stratégie jihadiste : devenir les protagonistes des conflits mondiaux Sauf changements de dernière minute, la présence du Pape au Palatin est pour l'instant confirmée malgré ses conditions de santé fragiles et le mauvais temps annoncé, avec un climat encore rigide. Le Vatican a réitéré que le programme annoncé est maintenu. « À l'état actuel, il n'y a pas de changements par rapport à ce qui était déjà prévu ». Les Cyrénéens, les personnes qui porteront la croix pendant la procession, restent inconnus. « Les personnes qui portent la croix sont liées à la réflexion dans la station ». En 2013, pour la première Via Crucis de son pontificat, François avait confié les méditations à un groupe de jeunes Libanais. L'année suivante, les textes avaient été écrits par l'évêque Giancarlo Maria Bregantini, en 2015 par Mgr Renato Corti, évêque émérite de Novara et en 2016, par le cardinal Gualtiero Bassetti, déjà président de la CEI. En 2017, le Pape avait choisi la bibliste française Anne-Marie Pelletier, première femme à remporter le Prix Ratzinger. En 2018, les méditations avaient été confiées à un groupe de jeunes coordonnés par Andrea Monda, actuel directeur de L'Osservatore Romano. Suivirent ensuite les méditations centrées sur le drame de l'esclavage et de la traite soignées par sœur Eugenia Bonetti, missionnaire héroïque de la Consolata et présidente de l'Association « Slaves no more ». L'année de la pandémie, dans une place Saint-Pierre désespérément vide, les méditations furent signées par les détenus de la Maison de réclusion « Due Palazzi » de Padoue. Méditations 'de groupe' aussi celles de l'année suivante, 2021, d'un côté l'Agesci et de l'autre une paroisse romaine (Santi Martiri di Uganda). En 2022, le Pape François avait souhaité que ce soit la famille : un couple de mariés et un couple d'anciens sans enfants ; une famille nombreuse et une qui a perdu une fille ; une famille avec un fils handicapé, consacré, avec un parent malade ou qui a perdu une fille ; une famille en mission, une famille adoptive, une famille qui gère une Maison famille, deux grands-parents, une veuve, des parents et des enfants migrants, enfin deux familles une ukrainienne et une russe. Cette dernière présence a déclenché un énorme tumulte politique pour le choix de faire porter la croix à deux femmes, une ukrainienne et une russe. Enfin, l'année dernière, les méditations étaient un collage avec des textes tirés de témoignages recueillis lors des voyages apostoliques « Voix de paix dans un monde de guerre ».