Pape François et les Défis de la Semaine Sainte

Pape François et les Défis de la Semaine Sainte
by Franca Giansoldati
4 Minutes de Lecture
jeudi 28 mars 2024, 10:05

Pape François sous les projecteurs : avec la messe du Chrisme célébrée dans la basilique vaticane, il a lancé la période liturgique la plus intense de l'année, celle où se concentrent des rites très longs et épuisants, culminant dimanche avec la messe de Pâques sur la place Saint-Pierre. Tous les yeux sont braqués sur sa santé après la défaillance de dimanche dernier, lors du rite des Rameaux, quand il a sauté l'homélie sans donner d'explication, probablement pour raccourcir sa présence sur la place lors d'une journée venteuse et froide. Dans les jours suivants, il s'est montré plus en forme, en nette récupération au point de pouvoir même marcher sur une courte distance sans l'aide de son assistant et lire intégralement de longs discours. Cependant, les craintes pour le pontife octogénaire restent en arrière-plan. Pour lui, les problèmes de ces mois ne sont pas exclusivement liés à son état physique qui depuis longtemps a mis la curie vaticane en émoi : ce qui cause des soucis est la déchirure interne à l'Église causée par le document le plus divisif et problématique qui ait jamais été publié ces cinquante dernières années, la Fiducia Supplicans, la déclaration qui a donné le feu vert à tous les prêtres et évêques du monde à bénir les couples homosexuels et qui, pour cette raison, a provoqué une réaction sans précédent de la part d'épiscopats entiers décidés à ne pas suivre les directives vaticanes, les définissant comme un acte contre l'Écriture sainte, la tradition, le magistère. Pour certains cardinaux, ce texte élaboré par le Dicastère de la Foi et par le fidèle cardinal argentin Fernandez avec l'approbation papale frôle l'hérésie.

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Dans la messe du Chrisme où sont bénies les huiles saintes qui seront ensuite utilisées au cours de l'année pour diverses célébrations sacramentelles, Pape François semble prendre acte des « polémiques » qui secouent le corps ecclésial. Et aux prêtres présents, il fournit quelques réflexions empruntées aux « Imitations de Christ », célèbre texte suivi depuis des siècles par des foules de clercs. Le Pape demande de ne pas porter « de jugements méprisants sur ceux qui ne croient pas, mais de l'amour et des larmes pour ceux qui sont loin. Les situations difficiles que nous voyons et vivons, le manque de foi, les souffrances que nous touchons, au contact d'un cœur contrit ne suscitent pas la résolution dans la polémique, mais la persévérance dans la miséricorde ».

Une phrase qui, bien que non contextualisée de manière spécifique dans la controverse sur les couples homosexuels, peut très bien être lue aussi dans cette clé. « Combien avons-nous besoin d'être libérés des duretés et des récriminations, des égoïsmes et des ambitions, des rigidités et des insatisfactions, pour nous confier et confier à Dieu, trouvant en Lui une paix qui sauve de toute tempête ! Adorons, intercédons et pleurons pour les autres : permettons au Seigneur de faire des merveilles. Et n'ayons pas peur : Il nous surprendra ! Notre ministère en bénéficiera. Aujourd'hui, dans une société séculaire, nous courons le risque d'être très actifs et en même temps de nous sentir impuissants, avec pour résultat de perdre l'enthousiasme et d'être tentés de ramer à contre-courant, de nous enfermer dans la plainte et de laisser la grandeur des problèmes l'emporter sur la grandeur de Dieu. Si cela se produit, nous devenons amers et acerbes » affirme François dans l'homélie qu'il a préparée et qu'il lit sans problème. « Mais si au contraire l'amertume et la contrition se tournent, au lieu de vers le monde, vers notre propre cœur, le Seigneur ne manque pas de nous visiter et de nous relever. Comme l'exhorte l'Imitation de Christ : « Ne porte pas en toi les affaires des autres, ne te mêle même pas de ce que font les personnes les plus en vue ; veille plutôt toujours et en premier lieu sur toi-même ».

Comme chaque Jeudi Saint dans l'après-midi, François sera à Rebibbia, dans la section de la prison pour femmes, pour célébrer la messe in Coena Domini avec le rite traditionnel du lavement des pieds à douze détenues symbolisant les apôtres. Il s'agit de la Dernière Cène que Jésus a tenue avec ses apôtres avant son arrestation et sa condamnation à mort. Les quatre Évangiles rapportent que Jésus, à l'approche de la fête des « Azzimi », c'est-à-dire la Pâque juive, a envoyé certains disciples préparer la table pour le dîner rituel, chez un de leurs partisans.

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