Les Vigiles du Feu dans la Rome Antique

Les Vigiles du Feu dans la Rome Antique
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jeudi 18 avril 2024, 22:23 - Dernière mise à jour: 9 mai, 18:18
Pendant la période Républicaine (509 av. J.-C. - 27 av. J.-C.), on utilisait un corps d'esclaves, dont le nombre et l'organisation sont inconnus, pour protéger la ville des incendies et effectuer des tâches de surveillance dans les rues, surtout pendant les heures nocturnes. C'est en 6 apr. J.-C. que l'empereur Octavien Auguste fonda la Militia Vigilum, le premier véritable corps de pompiers entraînés et organisés de l'histoire, qui comptait 600 vigiles à la date de sa fondation, nombre rapidement porté à 7.000. Auguste, ayant divisé la ville de Rome en quatorze régions, les plaça sous le contrôle de sept cohortes, deux pour chaque région, composées d'environ 1000 hommes chacune qui logeaient dans des casernes et des postes de garde. Chaque cohorte devait donc assurer le service dans le territoire de deux régions et avait la statio, c'est-à-dire la caserne, dans l'une d'elles et un excubitorium, c'est-à-dire un corps de garde, dans l'autre. Outre l'équipement militaire, l'équipement des vigiles se composait d'instruments simples comme des lampes pour les services de ronde nocturne, des seaux, des balais, des siphons (une sorte d'hydrants avec des tuyaux en cuir pour la lutte contre le feu), des haches, des crochets, des pelles, des scies, des perches, des échelles et des cordes, ainsi que quelques centones (couvertures mouillées utilisées pour étouffer les flammes). L'aire globale à surveiller était toute l'Urbe et comprenait plus de 400 quartiers avec environ 150.000 bâtiments où vivaient plus d'un million d'habitants. Dans chaque unité, les vigiles étaient spécialisés dans diverses fonctions : il y avait les aquarii, comparables aux pompiers modernes, les balnearii, chargés de la surveillance des bains publics, les horrearii, affectés à la surveillance des entrepôts, les sebaciarii qui s'occupaient de l'éclairage nocturne et assuraient également le service de sécurité publique. La tâche la plus lourde était cependant celle d'éteindre les incendies, qui étaient très fréquents dans une ville avec des maisons à plusieurs étages construites en bois, nombreuses et particulièrement concentrées surtout dans la zone actuelle de Trastevere. C'est précisément à Trastevere qu'en 1865-1866, lors d'une fouille entreprise pour la récupération d'anciens artefacts, fut découvert un excubitorium datant de la fin du IIe siècle apr. J.-C. à une profondeur d'environ huit mètres par rapport au niveau de la rue. Dès les premières phases de la fouille, la destination des espaces mis au jour devint immédiatement claire en raison de la présence de graffitis sur les murs où était répétée la mention de la VIIe Cohorte des Vigiles, dont le siège central devait être dans le Champ de Mars et qui était préposée à la surveillance de la IXe région (Circus Flaminius) et de la XIVe (Trans Tiberim). La datation de l'excubitorium, qui fut adapté dans un bâtiment privé déjà existant, est certainement attribuable aux premières décennies du IIIe siècle apr. J.-C. car les graffitis, souvent datés, appartiennent aux années entre 215 et 245. Malgré le bon état de conservation du monument et la valeur documentaire des graffitis, la zone fouillée fut abandonnée pendant environ cent ans, avec de graves préjudices pour la conservation des structures murales et surtout des mosaïques et des enduits peints. Ce n'est qu'en 1966 qu'on a procédé à la couverture du monument tandis qu'en 1986 fut réalisé la restauration de la décoration architecturale et des restes des peintures. Une étude analytique menée par l'arch. Giancarlo Salamone a également inclus une délimitation des plans métriques et architecturaux de l'hypogée. Après avoir franchi par un escalier moderne le notable dénivelé entre la rue et l'édifice et passé un atrium, on entre dans une grande salle où au centre se trouve une vasque de forme hexagonale à côtés concaves. La salle était à l'origine pavée d'une mosaïque en noir et blanc décorée d'un cheval, d'un bouc, d'un serpent et de deux tritons, l'un avec une torche éteinte, symbolisant le feu dompté, l'autre avec une torche allumée dirigée vers la mer, pour indiquer l'eau qui sert à éteindre le feu. Le splendide mosaïque, capturé dans une photo de la fin du 19e siècle, a mystérieusement disparu pendant la seconde guerre mondiale et il est concevable qu'il ait probablement été emporté comme butin de guerre. Sur la paroi en face de la salle, une porte en arc conduit au lararium qui contenait autrefois l'image du génie tutélaire des vigiles et conserve encore quelques traces de fresque de guirlandes avec des figures féminines. À gauche de la salle, une porte mène à un espace de passage d'où s'ouvrent trois pièces ; dans le sous-arc de la porte est visible une fresque à motif géométrique qui encadre un putto et des chevaux marins. Dans une chambre, le sol est en cocciopesto avec un regard au centre, s'agissant probablement d'une salle de bain, tandis que la destination des deux autres pièces, caractérisées par un sol en opus spicatum, constitué de briques disposées en épi de poisson, reste incertaine. Une chambre supplémentaire au fond d'un couloir devait certainement être un entrepôt étant donné la présence d'un dolium, un récipient généralement utilisé pour conserver le grain, l'huile, le vin ou d'autres aliments, enterré dans le sol. Parmi les centaines de graffitis, la plupart ont été perdus mais il en reste la documentation, il y en a un qui dit : lassum sum successorem date, c'est-à-dire "je suis fatigué, donnez-moi un remplaçant". L'entrée de l'Excubitorium est au n° 9 de la rue de la VIIe Cohorte mais le site n'est pas visitable depuis longtemps faute de fonds pour le rendre accessible au public.
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