Le Patriarcat de Moscou critique Rome sur les unions homosexuelles

Du Patriarcat de Moscou, un autre coup porté à Rome : « Le document Fiducia Supplicans place essentiellement la cohabitation homosexuelle sur un pied d'égalité avec la cohabitation hétérosexuelle hors mariage » par conséquent « les idées exprimées représentent un écart significatif de l'enseignement moral chrétien et nécessitent une analyse théologique ». Le jugement sévère et clair a été formulé dans un document signé par le Patriarche Kirill et tous les autres évêques orthodoxes. Presque un anathème qui éloigne de plus en plus les distances entre Moscou et Rome du point de vue œcuménique. Cette fois, les orthodoxes contestent pratiquement tout ce qui est contenu dans le texte préparé par le cardinal argentin Fernandez, préfet du Dicastère de la Foi, sur indication et avec l'approbation du Pape François. Parmi les points les plus critiques, il y a « l'absence de critères moraux pour ceux qui sont bénis. Une absence justifiée par le désir de ne pas éclipser l'amour de Dieu ». La désapprobation ces dernières semaines est également venue des orthodoxes coptes de Tawadros II (qui ont gelé les relations œcuméniques), ainsi que de plusieurs épiscopats européens (ukrainiens, biélorusses, hongrois, néerlandais) tous convaincus que la mesure va à l'encontre de la parole de Dieu et de la tradition. Le Pape François, lors de la messe chrismale, évoque les déchirures dans l'Église et appelle à moins de « polémiques », demandant « miséricorde » À Moscou, où l'Église orthodoxe s'est toujours opposée à des lois et idées contraires à la famille formée d'un homme et d'une femme, il est souligné que les gays devraient avoir une vie « moins pécheresse ». « L'amour de Dieu pour l'homme ne peut pas être la base pour bénir les couples en cohabitation pécheresse. Dieu aime l'homme, mais l'appelle aussi à la perfection : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. L'amour de Dieu pour l'homme l'appelle à se détourner du péché qui détruit sa vie. Par conséquent, la pastorale pour l'homme devrait combiner harmonieusement une indication claire de l'inadmissibilité d'un style de vie pécheresse avec l'amour qui mène au repentir ». En conséquence, la pratique de bénir « des couples non résolus et de même sexe » n'est qu'une réponse aux questions de l'opinion publique. De Moscou, il est souligné qu'avant cette mesure, l'Église Catholique interdisait « explicitement que les unions de même sexe soient bénies. Mais le nouveau document approuvé par le Pape change cette position sans équivoque : il propose de reconnaître la possibilité, dans certaines conditions, de bénir les couples en situations non stabilisées et les cohabitations homosexuelles ». Un autre point critique est le suivant : « La déclaration ne dit rien sur la lutte contre le péché, sur le rejet des styles de vie pécheresse, sur l'aide pastorale au croyant pour surmonter le péché. Le texte de la Déclaration est rédigé de manière à pouvoir en déduire qu'un style de vie pécheresse ne constitue pas un obstacle à la communion avec Dieu. La Déclaration tait complètement le sacrement de la Pénitence comme source nécessaire de la grâce divine pour tous ceux qui souhaitent corriger tout ce qui dans leur vie est incohérent avec la volonté de Dieu ».