Le Pape François va-t-il réformer le conclave ? Les risques et les enjeux de l'élection du nouveau Pape

Le Pape François va-t-il réformer le conclave ? Les risques et les enjeux de l'élection du nouveau Pape
by Franca Giansoldati
4 Minutes de Lecture
mardi 27 février 2024, 12:23

Le Pape François va-t-il réformer le conclave? La rumeur de changements possibles aux règles pour l'élection du nouveau Pape est devenue pressante, mais cette fois-ci, elle ne provient pas de sites et de blogs (bien informés) de tendance conservatrice. Dans ce cas, l'hypothèse est caressée par l'élève préféré d'Alberigo, Alberto Melloni, historien du christianisme et auteur de nombreux livres sur les papes, qui se concentre surtout sur les risques très importants que court le collège électoral à l'ère de l'IA et des algorithmes comme base pour déterminer les comportements, tout en tenant compte de l'attention croissante des pouvoirs néo-impérialistes à orienter, manipuler, influencer l'Église catholique du futur qui, note Melloni, «constitue un antagoniste naturel et un obstacle objectif» aux desseins de pouvoir de nombreux souverainismes, dans une géopolitique de plus en plus traversée par des conflits diffus et le déclin rapide du multilatéralisme.

CONCLAVE

«L'Église de Rome représente une réalité par nature désarmée mais globale, avec une emprise qui, bien que réduite par les processus de sécularisation et pas encore adaptée à la société post-séculaire, reste en termes quantitatifs et qualitatifs incomparable par rapport à d'autres univers, comme le sunnite, où se sont installées des pulsions terroristes qui nécessitent des temps d'éradication très longs et des élaborations théologiques de cohésion encore embryonnaires» note Melloni dans la revue de Il Mulino.

Le Pape François voudrait réformer le Conclave et faire voter les femmes, l'indiscrétion d'un magazine crée la confusion en Curie

RÈGLES

Sur fond de problèmes de santé continus du Pape, on parle à nouveau d'un changement des règles du conclave pour éviter toute influence extérieure ou campagne visant à dénigrer. Aujourd'hui, en effet, il est possible d'influencer l'élection d'un candidat ou d'un autre avec des opérations d'information basées sur des nouvelles relatives au scandale des abus sexuels. De cette façon, on pourrait même saper d'excellents candidats. Selon l'historien, des précautions devraient donc être prises pour garantir l'élection de cardinaux non corrompus. Dommage que le système électoral actuel contenu dans la constitution Universi Dominici Gregis mène à la coagulation des majorités autour du cardinal qui émerge comme favori lors des deux premiers tours de scrutin. Les élections papales de 2005 et 2013 en sont la preuve : elles n'ont duré qu'un jour et demi. Un temps si court, cependant, avec ces risques de base, introduit une marge de risque élevée. Melloni a donc suggéré de modifier les règles électorales en introduisant toujours une journée entière de réflexion et de discussion entre les candidats après les scrutins, afin de retirer la pression des médias du conclave et «de décompresser la tendance médiatique à décrire le conclave avec les couleurs d'une primaire américaine, faite de trucs, d'argent et de constructions idéologiques».

Une femme Secrétaire d'État du Vatican? «Ce serait le moment». Le cardinal et théologien Muller brise les tabous

«Un allongement des délais, enfin, permettrait de diviser en deux l'acceptation : quand un scrutin se termine dans lequel un cardinal a dépassé les deux tiers des voix, on lui demande publiquement s'il accepte l'élection qui a eu lieu canoniquement («acceptasne electionem de te canonice factam in Summum Pontificem??», précisément) et puis le nom; dans un conclave lent, l'élu pourrait avoir plus de temps, même une nuit, pour décider et éventuellement se consulter. De plus, à la personne finalement élue avec une majorité des deux tiers devrait être donnée une journée entière pour réfléchir et délibérer afin d'arriver à une décision bien réfléchie sur l'opportunité d'accepter l'élection» on lit.

Le Pape François répète : «Mon mandat est à vie. Mais j'ai écrit une lettre de démission comme l'a fait Pie XII»

Dans les mois précédents, la nouvelle avait filtré que le Pape avait mis la main sur la constitution Universi Dominici Gregis pour changer les Congrégations générales, les réunions qui précèdent le Conclave, et qui pourraient être menées non pas avec beaucoup d'interventions comme cela a été fait dans le passé, mais avec le style des petits groupes de travail, comme cela s'est passé lors du dernier Synode, afin de contenir les voix de dissension. De plus, on disait que les cardinaux de plus de quatre-vingts ans seraient exclus des Congrégations générales et que d'autres figures de référence pour l'Église seraient introduites (par exemple des religieuses ou des laïcs de grande renommée). L'hypothèse a cependant été démentie par le plus grand juriste du Vatican, le cardinal Ghirlanda qui a coupé court en disant n'avoir jamais entendu une telle chose. Le Pape François, à son tour, avait démenti les nouvelles sur d'éventuelles nouveautés à venir. «Le Pape est choisi par les évêques parce qu'il est évêque d'un diocèse, il est évêque de Rome» avait-il expliqué dans le livre-interview avec les journalistes Francesca Ambrogetti et Sergio Rubin : «L'important donc est que les électeurs soient évêques, pas cardinaux. En fait, je pourrais émettre un décret qui modifie les conditions pour entrer dans le conclave et permettre à un évêque qui n'est pas cardinal de participer. Du point de vue dogmatique, il n'y aurait pas de problèmes. Mais, clairement, si une femme ne peut pas accéder au sacerdoce, encore moins elle pourra accéder à l'épiscopat».

Les règles du Conclave : comment est élu le nouveau Pape

© TOUS DROITS RÉSERVÉS
Cet article est traduit automatiquement