Le déclin de la pratique religieuse en Italie : un point de non-retour

Le déclin de la pratique religieuse en Italie : un point de non-retour
by Franca Giansoldati
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lundi 25 mars 2024, 12:36 - Dernière mise à jour: 26 mars, 23:20
Baisse significative, diminution drastique, déclin accéléré. La tendance négative est en cours depuis des décennies et pour l'Église, la situation montre désormais un point de non-retour. Les sociologues parlent de «l'effacement des rites religieux» car ils impliquent «une part toujours plus réduite de la population italienne», mais aussi parce que la foi «a une influence statistiquement notable toujours très limitée et faible (voire nulle) sur les comportements déclarés de ceux qui se définissent comme pratiquants réguliers», c'est-à-dire ceux qui vont à la messe avec une certaine régularité et s'en remettent aux sacrements, transmettant la foi à leurs enfants. Il s'agit d'un phénomène complexe, certainement pas nouveau, qui s'est consolidé avec le temps et qui, depuis le confinement - avec la décision de la CEI de diffuser les messes non en présence, en utilisant les réseaux sociaux - s'est stabilisé. En pratique, la légitimation des messes à la télévision aurait accéléré un processus en cours qui, à en juger par les statistiques et les perspectives des experts, semble irréversible. Le sociologue Luca Diotallevi vient de publier un livre intitulé La messa è sbiadita (Rubettino, 117 pages, 13 euros) dans lequel il analyse le processus historique de la sécularisation nationale, concluant qu'en Italie, pour l'Église, le pire cauchemar s'est matérialisé : un futur avec des églises semi-vides. Diotallevi se demande également quels sont les «effets du pontificat de Bergoglio» mais pour le moment, écrit-il, «la fréquentation des messes par les fidèles n'a enregistré aucun signe de contre-tendance ni en termes quantitatifs ni en termes morphologiques, ni par rapport aux transformations déjà en cours de la composition de l'univers des pratiquants réguliers». Autrement dit, la tendance était déjà en cours bien avant l'arrivée de François. Une rupture dans la transmission de la foi est certainement due à l'éloignement des femmes de l'Église. Diotallevi note avec précision qu'en Italie «c'est la femme qui est traditionnellement la protagoniste de la transmission des pratiques et des croyances religieuses aux jeunes générations, la transmission de la foi dépend surtout d'elles, mais la fuite des femmes moins âgées de la ritualité religieuse, en cours depuis plusieurs décennies, est lourde de conséquences pour le présent et encore plus pour l'avenir de la religion en Italie et donc aussi pour la société et la culture de ce pays». Depuis longtemps, les statistiques reflètent un tableau alarmant. L'auteur écrit : «Étant donné que les personnes âgées pratiquent plus que les jeunes et que cet écart s'est élargi pendant de nombreux lustres, la perception superficielle du nombre de participants aux rites religieux ne rend pas bien compte de la sévérité de la baisse et de ses implications pour l'avenir immédiat. Ce qui altère la perception est le vieillissement moyen de la population». Diotallevi souligne que le véritable «choc perceptif est reporté à lorsque les classes d'âge les plus âgées disparaîtront de la scène». Ce n'est qu'alors que les églises seront effectivement semi-vides, sinon vides.
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