Meurtres, procès et problèmes judiciaires. La vie de Vittorio Emanuele di Savoia, fils du dernier roi d'Italie, décédé ce matin à 86 ans, ressemble à un thriller. L'affaire la plus célèbre, pour laquelle il a été arrêté et accusé de meurtre, est la mort de Dirk Hamer, un jeune Allemand de 19 ans, atteint dans la nuit du 17 au 18 août 1978 par une balle tirée dans l'obscurité au large de l'île de Cavallo, en Corse.
La mort des Dirk Hamer
Les Savoie avaient acheté une maison sur l'île pour se sentir moins loin de la patrie où ils ne pouvaient pas retourner. Mais dans la nuit du 18 août, un groupe de jeunes, dont le milliardaire Niky Pende et quelques amis, le mannequin allemand Birgit Hamer et son frère Dirk, en excursion sur l'île de Cavallo, ont emprunté le canot de Vittorio Emanuele di Savoia : l'héritier du trône est allé devant le bateau des garçons dans la nuit et a tiré deux coups avec son fusil, touchant Dirk à la jambe. En décembre de la même année, après des mois d'agonie, le garçon est mort.
Vittorio Emanuele a été acquitté des accusations de meurtre en novembre 1991 par la Cour d'assises de Paris et n'a été condamné qu'à 6 mois de prison pour la possession illégale de son arme à feu, utilisée en dehors de sa résidence. Cependant, en 2006, l'affaire refait surface suite à une interception de l'homme faite dans la prison de Potenza où il était détenu pour le scandale de Vallettopoli. Vittorio Emanuele a admis qu'il avait « trompé le tribunal français. C'est vraiment exceptionnel : vingt témoins et tant de personnalités importantes se sont présentées. J'étais sûr de gagner. J'ai tiré un coup comme ça et un coup en bas, mais le coup est allé dans cette direction, il est allé ici et a frappé sa jambe, qui était allongée, passant à travers le cockpit ».
Le documentaire
L'affaire est reconstituée dans la série Netflix "Le Prince", dirigée par Beatrice Borromeo, qui raconte précisément cette nuit de 1978. Et elle fait ressurgir une autre question d'armes et de mort au sein des maisons royales. Le prince, dans un hors champ, admet avoir été témoin d'un autre "incident" avec le jeune roi Juan Carlos comme protagoniste : « C'est lui qui a tué son frère, Alfonso de Bourbon-Espagne. J'y étais ». « Ce scoop peut sembler déconnecté du reste du documentaire seulement à un observateur distrait - explique Borromeo dans une interview au Corriere della Sera - Le fait que Savoie, pendant son adolescence, c'est-à-dire pendant les années où l'on apprend tout du monde, ait assisté à un incident similaire au sien, qui a provoqué une mort immédiatement étouffée (celle du frère cadet de Juan Carlos, Alfonso, tué par un coup de feu accidentel, ndr), est le morceau manquant pour vraiment comprendre l'affaire de Cavallò ».
L'affaire Juan Carlos
Vittorio Emanuele répète cette confession hors caméra, croyant ne pas être enregistré. « Il a répété l'histoire de Juan Carlos plusieurs fois à la fin de son interview, à moi et puis à d'autres membres de l'équipe. C'est lui-même qui a spontanément mis en relation les deux affaires. Je crois qu'il l'a fait à cause de la profonde analogie entre elles, tant par la dynamique des incidents que par la façon dont ils ont été gérés par la suite. C'était un matériel délicat, mais quand Paolo Bernardelli, notre producteur exécutif, a eu l'idée de mettre l'enregistrement à la fin, nous avons tout de suite compris que ça marchait ».
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