La décision historique du Conseil d'État sur l'exposition obligatoire du crucifix

La décision historique du Conseil d'État sur l'exposition obligatoire du crucifix
by Franca Giansoldati
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jeudi 21 mars 2024, 11:13 - Dernière mise à jour: 12:52

La sentence (historique) du Conseil d'État est datée du 18 mars 2024 et clarifie qu'un maire ne peut pas émettre d'ordonnance pour rendre obligatoire l'exposition du crucifix dans les écoles, les tribunaux et d'autres bureaux publics.

Quatorze ans se sont écoulés et finalement le Conseil d'État a donné raison à l'Uaar - l'Union des Athées et Agnostiques Rationalistes - pour une affaire qui remonte à 2010. À Mandas, petite commune de deux mille habitants dans le sud de la Sardaigne, province de Cagliari, le maire de l'Udc, Umberto Oppus, avait émis une ordonnance imposant le crucifix dans tous les bâtiments publics. Ceux qui ne l'exposaient pas risquaient une amende de 500 euros. La raison de l'ordonnance du maire était une réaction à la sentence de la Cour européenne de Strasbourg, émise suite au recours présenté par la membre de l'Uaar, Soile Lautsi.

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La sentence sur le crucifix

L'ordonnance dans la commune sarde est restée en vigueur quelques mois, puis le très catholique maire la retire après avoir placé des crucifix dans tous les bureaux publics. L'Uaar avait quand même déjà présenté un recours qui avait été rejeté par le Tar de Sardaigne en 2017. Aujourd'hui, c'est le Conseil d'État qui donne définitivement raison à l'Uaar "pour avoir le Maire dépassé les pouvoirs qui lui étaient attribués". Les principes de légalité et de spécificité des mesures administratives ont en effet été violés. Selon la sentence de la plus haute autorité de protection de la justice administrative, non seulement le maire ne pouvait pas émettre cette ordonnance non prévue ni justifiée par aucune norme.

Les réactions

Entre-temps, Umberto Oppus qui est encore maire de Mandas, restant en poste pendant 10 ans de 2005 à 2015 et de nouveau de 2020 à aujourd'hui, commente : "Je prends acte par rapport à la sentence - commente Oppus -. Dans le cas en question, le Conseil d'État s'est prononcé en entendant seulement une partie. La commune ne s'est en effet pas constituée en justice. Peut-être qu'avec une version aussi de l'autre partie, nous aurions eu un autre type de sentence". Mais au final, il avoue, aussi en vertu de la sentence, qu'il ne le referait pas : "Le monde évolue. La laïcité était aussi pour De Gasperi l'une des valeurs les plus importantes, mais elle ne contemple pas la suppression des traditions historico-culturelles séculaires".

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Les précédents

La sentence du Conseil d'État représente pour l'Uaar la quatrième victoire consécutive. La première a lieu lorsque à Vérone, la Cassation en 2020 et la Cour d'appel en 2022 sanctionnent le droit à la propagande athée reconnu aux non-croyants. La deuxième victoire est celle de 2021 avec le Tar qui donne raison à l'Uaar sur l'heure alternative à l'Enseignement de la religion catholique.

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