La condamnation du cardinal Ouellet pour diffamation d'une religieuse

La condamnation du cardinal Ouellet pour diffamation d'une religieuse
by Franca Giansoldati
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dimanche 7 avril 2024, 18:12 - Dernière mise à jour: 10 avril, 10:51

Ce n'est vraiment pas une période chanceuse pour le cardinal Marc Ouellet. L'ancien puissant préfet des évêques, après avoir été accusé de harcèlement par une femme au Canada (bien qu'il se soit toujours proclamé innocent), est maintenant condamné par un tribunal civil français à payer des dommages à une religieuse qui a été essentiellement diffamée et endommagée par ses décisions. C'est la première fois qu'un cardinal est appelé à répondre solidairement par un tribunal civil pour une décision interne à l'Église.

Tout a commencé lorsque Ouellet, en tant que responsable du dicastère à l'époque, avait confié à deux inspectrices (dans ce cas, deux religieuses) la tâche de faire la lumière sur le cas d'une sœur conservatrice et traditionaliste en conflit avec son monastère de dominicaines.

Le tribunal civil de Lorient a maintenant établi que Ouellet, avec les inspectrices et le même monastère, sont coupables d'avoir licencié sans juste cause la religieuse de cinquante-sept ans Sabine Baudin de la Valette (dont le nom religieux était mère Marie Ferreol) de la communauté traditionaliste de Pontcallec à Lorient en octobre 2020, après bien 34 ans et sans fournir à la malheureuse aucune raison. En pratique, mère Marie Ferréol a été laissée par sa communauté et par l'Église sur le bord de la route, sans ressources et sans le droit de trouver un refuge pour sa vieillesse. L'avocate de la religieuse, Adeline le Gouvello, a fait remarquer que «elle n'avait même pas eu la possibilité de bénéficier d'une défense, et d'un avocat». La sœur s'est ainsi trouvée impuissante et sans la possibilité de se défendre en plus d'être sans emploi, sans logement, sans allocation de chômage.

Les dommages calculés par le tribunal et imposés aux accusés (et à l'ordre religieux) s'élèvent à 300 000 euros. Selon les rapports établis par les deux religieuses inspectrices (qui affirment avoir interrogé environ 100 personnes pendant la période de 'visitation') des tensions entre les sœurs et mère Ferreol auraient émergé, cette dernière ayant été accusée de manipulation et d'abus spirituel.

Le journal "La Croix" a rapporté que la présidente du tribunal civil, Armelle Picard, a critiqué le Vatican pour n'avoir jamais eu accès aux documents du dicastère. Le Vatican, par l'intermédiaire d'un avocat, a fait savoir qu'il n'y avait aucun droit d'accès aux dossiers réservés. L'avocat de la sœur licenciée a cependant confirmé que mère Ferreol avait été la cible de «graves abus et délits» au sein de la communauté.

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