L'euthanasie active pour les enfants de moins de douze ans devient légale aux Pays-Bas

L'euthanasie active pour les enfants de moins de douze ans devient légale aux Pays-Bas
by Franca Giansoldati
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mardi 30 janvier 2024, 11:16 - Dernière mise à jour: 11:17

L'euthanasie active, déjà légale aux Pays-Bas depuis 2002, fera un pas de plus demain car à l'avenir, même les enfants de moins de douze ans souffrant de maladies graves pourront être légalement tués dans certaines conditions. L'ordonnance, qui vise à définir plus clairement le code pénal pour les médecins en situation d'urgence, a été publiée au Journal Officiel. C'est ce que rapporte l'agence catholique KNA. Selon le ministère de l'Intérieur, le règlement ne concernerait qu'un "petit groupe" de cas (de cinq à dix enfants par an) pour lesquels les "possibilités de la médecine palliative ne sont pas suffisantes pour soulager leur souffrance". En fait, les Pays-Bas suivent les traces de la Belgique, qui est devenue en 2014 le premier pays au monde à approuver une loi autorisant l'euthanasie pour les enfants.

Le nouveau règlement ne contient pas encore de conditions d'assistance pour mettre fin à la vie des enfants. Il appartient maintenant aux médecins d'élaborer des normes, même s'il est sous-entendu que "l'opinion de l'enfant doit être recherchée autant que possible de manière appropriée à sa compréhension et à son âge". Il resterait acquis qu'on ne procède pas si un enfant exprime qu'il "préfère sa situation actuelle à la cessation de la vie".

Les jeunes de plus de douze ans aux Pays-Bas peuvent déjà demander l'euthanasie. Jusqu'à l'âge de 16 ans, le consentement des parents est requis. Depuis 2005, même les nouveau-nés malformés peuvent être tués sans pénalité si certaines conditions médicales sont remplies. L'église néerlandaise et belge est intervenue à plusieurs reprises au cours des dernières années mais le débat a continué à avancer et à se concrétiser au parlement.

Les chiffres des Pays-Bas sont révélateurs et sont en augmentation : en 2022, pas moins de 8 720 personnes sont mortes suite à l'assistance active des médecins. Cela représente une augmentation de 13,7 pour cent par rapport à 2021. Au total, environ 5,1 pour cent de tous les 169 938 décès en 2022 étaient dus au suicide assisté (2021 : 4,6 pour cent).

Les diagnostics ont également augmenté : selon la loi, par exemple, l'euthanasie active n'est autorisée que pour les maladies graves, incurables et insupportables. Cependant, les médecins acceptent maintenant aussi la "fatigue de la vie", la dépression sévère ou la vieillesse comme motif. Selon un arrêt de la Cour suprême en 2020, l'euthanasie des patients atteints de démence sévère est autorisée même s'ils ont précédemment exprimé une volonté claire de vivre mais s'opposent à l'injection létale au moment de l'euthanasie planifiée.

Le cardinal néerlandais Willem Eijk est régulièrement intervenu dans le débat public pour faire entendre la voix de l'église en faveur de la protection de la vie humaine des plus fragiles. "Pourquoi élargir encore le cercle - se demandait l'année dernière le cardinal Eijk - quand le même ministre a admis qu'il s'agissait d'une minorité ?" (on parle de 5 à 10 cas par an). Pour eux, ajoute Eijk, "il faut se concentrer sur la recherche de soins palliatifs plus efficaces". Le ministère insistait cependant pour protéger ces médecins pour qui la seule solution est de mettre fin à la vie des enfants sans être punis.

La dernière fois que le pape François a tonné contre l'euthanasie, c'était il y a quelques semaines, lorsqu'il a de nouveau souligné qu'il n'y a pas de droit à la mort mais à la vie.

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