L'appel du Pape François contre l'absurdité de la guerre

Dans ses mains, il tient un petit livre et un chapelet appartenant à un soldat ukrainien de 23 ans, Oleksandre (Alexandre), tombé au front pour combattre les Russes. Le Pape François s'élève à nouveau contre l'absurdité de la guerre - « c'est une folie » - en Ukraine, comme à Gaza où il appelle au cessez-le-feu et condamne « avec regret » la mort des six coopérants tués par erreur par l'armée israélienne alors qu'ils étaient engagés dans la distribution d'aide aux habitants de Gaza. « J'espère qu'il sera permis à cette population épuisée d'avoir de l'aide et, en même temps, que les otages israéliens, qui sont encore aux mains du Hamas depuis le 7 octobre, soient immédiatement libérés. » Il s'agit de 130 personnes, dont certains enfants et 19 femmes malheureusement soumises en captivité à des violences sexuelles de la part de leurs geôliers, selon le rapport établi par l'ONU. François espère « que chaque tentative responsable soit faite pour ne pas élargir le conflit dans la région, et pour éviter cette guerre et d'autres qui apportent souffrance et mort. Que les armes se taisent et n'oublions pas l'Ukraine martyrisée » a-t-il répété à la foule place Saint-Pierre. Le Pape François semble s'être totalement remis du malaise inquiétant qui l'avait frappé pendant Pâques. Ce matin, il est arrivé sur la jeep découverte place Saint-Pierre pour l'audience et s'est installé seul, sans l'aide des assistants, sur le siège en s'aidant seulement d'une canne et en s'appuyant sur un accoudoir. Signe qu'il a récupéré toutes ses énergies. Le thème qu'il a choisi pour la catéchèse a fait référence au concept de justice. « L'homme juste veille sur son comportement, pour qu'il ne soit pas préjudiciable aux autres : s'il se trompe, il s'excuse. Dans certaines situations, il arrive à sacrifier un bien personnel pour le mettre à disposition de la communauté. Il désire une société ordonnée, où ce sont les personnes qui donnent de l'éclat aux charges, et non l'inverse. Il abhorre les recommandations et ne commerce pas de faveurs. Il aime la responsabilité et est exemplaire dans la vie et la promotion de la légalité ». « Un homme qui ne reconnaît pas le juste salaire aux travailleurs est injuste » a souligné Bergoglio. « Nous comprenons tous combien la justice est fondamentale pour la coexistence pacifique dans la société : un monde sans lois qui respectent les droits serait un monde où il est impossible de vivre, il ressemblerait à une jungle. Sans justice, il n'y a pas de paix. En effet, si la justice n'est pas respectée, des conflits se génèrent. Sans justice, la loi de la prédation du fort sur le faible est établie. Ce n'est pas juste.